1/ Qui es-tu ?

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Maras, poète issu du hip-hop. J'ai grandi entre plusieurs pays et on me caractérise souvent par mon nombre de voyages, principalement entre l'Afrique et l'Europe. J'ai un background financier et j'organise des scènes sur Bordeaux et Lomé.

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2/ C’est quoi le slam pour toi ? Comment tu le vis?

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Chaque ville a son identité slam en fonction de son slammaster notamment. Quand j'ai commencé à Bordeaux, la devise était "Slam: art oratoire et contestataire". Au fil du temps, pour moi c'est devenu "Slam: Art oratoire de rassemblement". C'est ma réponse, uniquement si tu me demandes ce que représente le slam pour moi intimement. Je le vis à fond, mais avec plus de maîtrise. Bientôt 9 ans de pratique et 8 ans d'organisation de scènes, je suis un ancien! Le slam est la raison d'une grande partie de mes voyages , un gros tiers de mes amis en sont issus, il joue un grand rôle dans ma vie.

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3/ Quelles sont tes sources d’inspiration ? Comment te viennent tes idées de texte ?

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Je suis un amoureux du détail et je cherche à surprendre. Mes textes viennent soit par obligation d'écriture pour un objectif (battle, concours, mission rémunérée), soit par un son ou une image qui va me donner l'élan d'en transmettre l'émotion. Par exemple un café qui se renverse, un lézard qui passe, une nuit endiablée et d'en utiliser la métaphore pour transmettre une idée...Il est capital que chaque texte ait un message palpable, même caché derrière la poésie et la musique.

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4/ Le slam, tu le préfères avec ou sans notes ? Échange ou compétition?

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Techniquement, je préfère dire que le slam est un tournoi de poésie avec des règles déterminées.

En tant que gagnant de plusieurs compétitions nationales, la notation m'a permis de rencontrer des slameurs de toute la France et du monde entier. Je ne cracherai pas dans la soupe. C'est grâce à la compétition que des équipes se font et que des amitiés naissent. C'est les notes qui permettent à notre structure en Afrique de l'Ouest d'envoyer des slameurs Togolais, Béninois, Nigériens et Burkinabés en France.
On a un outil pour créer un engouement du public pour la poésie et une diversité au sein des poètes. Cependant je trouve le système de 5 notes dépassé et éculé. Au bout d'un moment, avec mes amis, on a modifié les règles du jeu Uno pour le rendre plus divertissant en rajoutant de nouvelles règles. Aux slammasters de s'attribuer les outils de base et s'affranchir des règles smithiennes. (de Marc Smith, fondateur du slam)

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5/ Comme tout slameur, tu dois avoir un truc à dire en plus, non ? Tes projets, tes envies, tes rêves?

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Voilà mes projets:

-La sortie d'un 6 titres en 2016.

-Peaufiner mon spectacle "Sur le Chemin des Feuilles" , que j'ai déjà pu faire tourner au Québec et que je vais jouer en Allemagne avec Beasty, champion de France de beatbox 2010.

-Continuer le End of the Weak(concours de rap le plus exigeant) et les Rap Contenders(confrontation directe entre deux rappeurs)

-Développer le réseau slam d'Afrique de l'Ouest et le réseau slam bordelais

-Lancer ma rubrique "Conseils de Voyageurs" sur les réseaux sociaux, pour faire profiter de mon expérience à tous les curieux.

Pour suivre l'actualité il y a la page "Maras Poésie" sur facebook, @maraspoesie sur twitter et ma page www.maraspoesie.com

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6/ Un texte de ton cru :

Le 6ème verre.

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J’ai vu, un regard dans le vide,

Et du gris dans le placard,

Un sucre au gout de sel,

Et des yeux en cafards.

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J’ai écris sur une feuille,

Le contenu de tes larmes,

Même si elles sont imaginaires,

Le vent de tes pupilles me parle.

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Des allumettes en papiers

Ont fait bruler mon âme,

L’encre s’est évaporée

Et son odeur me condamne.

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Sers moi donc un verre!

On a besoin d’oublier,

Celui-ci sera le premier,

En cul-sec au nom de ce qui peut nous lier.

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Ca y est un sourire:

Celui du serveur qui nous apporte le deuxième,

Je pose un carnet sur la table,

Pendant que nos deux mains se tiennent.

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Des lumières dans les doigts,

Des danseuses aux pieds de lune y glissent sans tabou,

Chaleur du verre numéro 3,

Et je pose ma tête près de ton cou.

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Je ne sais pas si c’est de l’indifférence,

Ton visage reste de marbre?

Je deviens ton écureuil,

Et tes yeux noisette feront de toi mon arbre.

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Sur la méduse embarqué, notre reflet qui s’éclate

Je n’ai même pas remarqué, j’en suis déjà au verre numéro 4,

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Rigolons oui rigolons

Même quand l’air d’hiver joue du violon

Bricolons une atmosphère et faisons paraître le temps moins long.

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J’attends mon 5ème verre de whisky et toi ton cinquième d’eau pétillante

Pendant que mon stylo fait des lignes, dans des pensées spontanées mais si lentes.

Je te parle et tu m’ignores, mais qu’ai-je donc fait, pour tant de mépris?

Dans une jarre, j’ai mis de l’or - la cendre d’Orphée l’a englouti.

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Comme chaque dimanche il est temps de te ramener, déjà 17 heures.

Retour dans ta chambre blanche, j’en profite pour changer les fleurs.

Quand on me demande, je dis que tes souvenirs sont quelque part dans la mer.

Eux ils appellent ça Alzheimer, le sel des vagues a un goût amer.

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Je rentre chez moi, et je pense à celle, qui était mon repère.

L’amour disparait-il quand la mémoire se perd? (x3)

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Mon stylo a tout dit, j’avale un somnifère,

Et à mon tour de trouver l’oubli, en me servant le 6ème verre.

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Maras

1/ Qui es-tu ?

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Rien de plus qu’une personne qui n’aime pas être comme tout le monde mais qui aimerait être tout le monde. - Quel est ton parcours de slameur?

3 pas en avant, REMISE A ZERO, 2 pas en arrière, REMISE A ZERO, 1 pas en avant, REMISE A ZERO, etc….

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2/ C’est quoi le slam pour toi ?

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Une porte ouverte vers l’esprit des personnes qui l’écoute et le respecte.

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3/ Quelles sont tes sources d’inspiration ?

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Je n’ai jamais lu de livre. Je ne regarde quasi pas la télé. Je ne m’inspire que d’une seule chose : mes envies et mes illusions. Le film qui m’a donné le déclic et l’envie d’agir ainsi est « DEDALE »

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3 bis/ Comment te viennent tes idées de texte ?

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Contrairement à beaucoup de personnes avec qui j’ai l’occasion de discuter, je n’ai pas une centaine de poèmes dans mon sac. Je laisse mûrir et j’écris quand je le sens. Depuis mes débuts dans l’écriture (il y a environ 15 ans), je n’ai que 4 textes achevés. Je peux mettre 2 à 3 ans pour terminer un texte et encore je me force à dire qu’il est fini. Chaque texte est pour moi une œuvre, un livre que je livre, qui me délivre. La seule ligne directive que je m’inflige c’est d’emmener le public dans une direction pour finalement lui « retourner le cerveau ».

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4/ Le slam, tu le préfères avec ou sans notes ? Pourquoi?

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Le slam, je le préfère avec un public à l’écoute et respectueux du travail accomplit. Après la note, c’est du plus. Pour moi, être sur scène est un challenge, un aboutissement et non un entraînement. Si je viens sur scène, c’est que j’ai peaufiné mon œuvre. Ce que je donne au public, c’est une part de moi et non un prétexte au jugement. La note a perdu tout son sens à mes yeux lorsque ce sont retrouvé, sur scène, des « artistes » n’ayant pas pris la peine d’apprendre par cœur leur texte et qui ne font que lire un bout de papier. Le public qui vote ne prend pas cela en compte et c’est dommage car, personnellement, j’apprends mes textes et je m’en imprègne durant des heures et des heures avant de me lancer. Et ça le public ne le voit pas et ne le considère pas. Mais bon.

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5/ Comme tout slameur, tu dois avoir un truc à dire en plus, non ?

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La patience, mère de vertu, guide ma vie. Tandis que mes vers tuent le temps qui vide mes envies.

J’ai longtemps reculé face à l’adversité et désormais je suis prêt. Prêt à montrer ce que je fais et à monter sur scène avec l’objectif de surmonter les épreuves de la vie. Je me prépare en silence depuis quelques années déjà et je peux vous livrer le texte que j’ai fait le 16 Septembre 2015 au BAR DE LA COMEDIE car ce texte intitulé « ENSEMBLE » je ne peux pas le faire au GSN de cette année. Ce genre de texte est une de mes spécialités et il annonce une suite logique de textes du même acabit.

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6/ Le texte que tu souhaites nous faire (re)découvrir :

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« ENSEMBLE »

Cette histoire s’installe

Dans les pages de la presse

Au rayon « faits divers » s’étale

Un discours plein de sagesse

Un message de paix

Pour tous ceux qui n’entendent guère

Que les cris d’une jeunesse

Forgée à base de pierre

Mesdames et messieurs,

Voici donc l’extrait

D’un discours dès plus censé

Un antiracisme forgé

Par la profondeur d’une pensée :

Par un bref slogan débute

Mon discours mémorandum

«Un message pour toi qui te disputes

Saches que tu n’es qu’un Fils de l’Homme (avec un grand H) »

Nous sommes tous frères

Supprimons donc les mots incompatibles

Vous, « Allez vous faire comme si ce n’était pas vos affaires

Vous allez vous en foutre ? »

Toi, sale époque de fou

Tu n’es qu’un corps dans cette eau…part !!!!

Bouge, sors de la boue

Avatar

Te voici là, saluant en silence

Te voici là, meublant

Je peux lire dans tes yeux, ta souffrance

Tu ne feras pas de moi le membre de ton plan

Je me dois de vous préciser que ceci est un extrait du discours intitulé « ENSEMBLE »

prononcé le 27 avril 1998, jour du 150 ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage en

France, par la tête de liste du parti de la libération des Noirs.

Mesdames et messieurs

Reprenons, les propos de cet Homme

Mais, cette fois-ci, en y modifiant la forme

Arrêtons-nous, ainsi, tous les deux vers

Inversant par la suite leur fin

Voici donc de son discours, le revers

Car sa vraie pensée, l’on obtient

Par un bref slogan débute

Mon discours mémorandum

Par un bref slogan mémorandum

Mon discours débute

«Un message pour toi qui te disputes

Saches que tu n’es qu’un Fils de l’Homme (avec un grand H) »

« Un message pour toi qui te dis l’Homme (avec un grand H)

Saches que tu n’es qu’un Fils de putes »

Nous sommes tous frères

Supprimons donc les mots incompatibles

Nous sommes incompatibles

Supprimons donc les mots « tous frères »

Vous, « Allez vous faire comme si ce n’était pas vos affaires

Vous allez vous en foutre ? »

Vous, « Allez vous faire foutre,

Vous, Allez vous s’en comme si ce n’était pas vos affaires »

Toi, sale époque de fou

Tu n’es qu’un corps dans cette eau…part !!!!

Toi, salopard

Tu n’es qu’un corps dans cette époque de fou

Bouge, sors de la boue

Avatar

Bouges, sors de là, bâtard

Avoue

Te voici là, saluant en silence

Te voici là, meublant

Te voici là, sale blanc

Te voici là me huant en silence

Je peux lire dans tes yeux, ta souffrance

Tu ne feras pas de moi le membre de ton plan

Je peux lire dans tes yeux, ton plan

Tu ne feras pas de moi le membre de ta « sous France »

La conclusion n’est autre

Que nous naissons innocent

La même couleur de sang est notre

Que tu sois noir, jaune ou blanc

Lorsque l’on parle du racisme

La victime est de couleur le plus souvent

Mais dans ce cas, tel un euphémisme

Le discours « ENSEMBLE » dissimule en réalité

Un racisme anti blanc bien présent

ENSEMBLE ……. Sans blancs

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RAZ.

GERBANDIER Cédric