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25 septembre 2022 7 25 /09 /septembre /2022 16:36
Le prochain slameur est un... Slameur!!

1/ Bonjour ! Qui es-tu ?

Salut Isa ! Je suis Matthieu, rémois de 41 ans, curieux dans tous les sens du terme.

 

 

2/ C'est quoi le slam pour toi ?

C'est un point de rencontre entre l'écrit et l'oral, entre la littérature et le théâtre, entre écrire pour soi et écrire pour les autres. Cela faisait longtemps que je cherchais à aller au-delà de l'écriture solitaire, à toucher des gens plus directement, et la facette "chronométrée" du slam m'a vraiment séduit : les contraintes sont stimulantes !

 

 

3/ Comment écris-tu ? Comment te viennent tes idées ? Qu'est-ce qui t'inspire ?

En slam ou ailleurs, je ne veux pas rentrer dans des cases, j'ai envie de surprendre. Donc quand je passe sur scène et qu'un texte semble plaire, je veux aussitôt écrire son opposé, passer d'un genre à l'autre. Je crois que ça me fait du bien aussi, de tenter de nouvelles difficultés... Souvent je jette quelques idées, quelques mots dans un fichier texte sur mon ordi, et je laisse mûrir ; je relis ces notes de temps en temps et avant de dormir d'autres idées viennent, des mots qui sonnent bien... Il faut juste s'en souvenir au réveil ! L'avantage de cette écriture progressive, c'est qu'à la fin je connais déjà mon texte presque par coeur. Mais parfois un texte s'écrit tout seul en 2-3 heures, comme "Le plein d'essence"... Je trouve (beaucoup) plus facile d'écrire de l'humour, en fait. Quant à ce qui m'inspire, heu... Tout ? La question que je me pose en premier c'est plutôt : est-ce un sujet que j'ai envie d'aborder avec une foule d'inconnus, et à propos duquel je peux dire quelque chose de nouveau, d'original, ou le dire autrement ?

 

 

4/ Un souvenir, une anecdote, sur une scène slam ou dans la salle ? Raconte !

Je crois que j'ai été marqué par le public à mon premier passage (en décembre 2021). Déjà, quand je me suis installé face au micro, j'ai vu énormément de sourires. C'était... rassurant. Puis, en commençant, je m'attendais à de l'étonnement ou de l'indifférence, à devoir enchaîner plusieurs blagues pour que ça bouge... Mais je ne sais pas ce qu'ils mettent dans leur bière à la Carto, des gens ont rigolé direct. Une femme a eu un fou rire, je crois que je me souviens encore de sa voix. Je pensais que le plus dur serait d'enchaîner après les vannes manquées, en fait c'était plutôt de ne pas rire et de rester imperturbable... On ne dira jamais assez à quel point l'attitude encourageante et bienveillante de l'équipe des Ateliers Slam déteint sur le public, et par conséquent permet à tous les slameurs de s'éclater sur scène.

 

 

5/ Un truc à ajouter ?

J'espère continuer encore longtemps à surprendre et émouvoir, tout en m'améliorant et en repoussant mes limites. Vu tous les beaux textes que j'ai entendus à la Carto ces derniers mois, je sens que je suis loin de me lasser du slam !

 

 

6/ Un de tes textes, un déjà entendu, on adore !

D'ac, alors ce sera un de mes tout premiers :
"La cinquième roue du carrosse" !

 

Quand t'as le spleen, la boule au ventre,
quand t'as tout bu et qu't'es en manque
quand t'es fâchée avec tes vieux,
quand t'as moins cent sur l'compte en banque
quand ta meilleure pote tombe enceinte d'un gars qu't'as jamais pu blairer
et qu't'as d'la bile à décharger… tu sais à qui tu peux parler
mais t'inquiète pas… j'suis là pour toi

mets-toi à l'aise, déballe tout ça
fixe les limites, c'est toi la boss moi...
j'suis la cinquième roue du carrosse
tu sais personne ne t'a demandé d'être la perfection incarnée
tu peux terminer la bouteille et m’faire confiance pour le réveil


quand il rentre tard et qu'il pue l'thon,
quand t'es jalouse d'une Jennifer
quand t'as envie de faire un gosse mais qu't'as pas mieux qu'un pqr
quand tu sais pas si c'est le bon,
quand t'es craq'love d'un homme marié
quand le karma veut t'entuber…
tu sais sur quelle épaule pleurer
t'inquiète donc pas ! J'ai l'habitude
d'être la cinquième roue du carrosse
donne les détails, fais pas ta prude
raconte-moi tout sur ces beaux gosses
tu sais les hommes moi j'les connais
c'est comme des chiots… faut les dresser
dirige-les… sans en avoir l'air
tu s'ras toujours leur deuxième mère


quand t'ouvres les yeux à 14h dans ton grand lit d'célibataire
quand l'plus grand amour de ta vie s'appelle Pupute et pisse par terre
quand tu troquerais ton bac+5 pour un diplôme d'esthéticienne
comme ça au moins tu pourrais p't'êt'
toucher des culs toute la semaine
oui... j'te comprends... ça devient pesant
d'avoir netflix comme concubin
d'voir toutes tes potes devenir mamans
et d'passer ta vie au turbin
alors tant pis… si ça fait mal
d'être la cinquième roue du carrosse
j'te consolerai... en non verbal
j'te cuisinerai une côte à l'os
tu sais, ici t'es à l'abri, tu sais qu'personne va te juger
c'que je sais d’toi, tes confessions, tes torts, tes vices… tes salissures
ce sera jamais utilisé pour t'affaiblir ou t'rabaisser
j'suis une béquille, pas une sangsue, là pour soutenir dans les coups durs
à défaut d'être ta raison de vivre, j'veux être un phare pour ton navire
un rocher sûr où t'accouder, ou même un guignol qui t’fait sourire
j'suppose que tu matches mon profil d'la meuf futée mais trop fragile
qui attire vers elle les chevaliers cherchant une fée à protéger
mais c'qu'elle veut, la fée, c'est vibrer
fuir la routine, se défoncer
beurrer la vie des deux côtés
tomber… pour mieux se relever alors… si les autres ont une chance
d'faire avec toi quelques pas d'danse
pour toi, j's’rai tout sauf une romance …
j'suis l'type à qui tu fais confiance
ton meilleur pote, ta bonne conscience
l'oreille fidèle de tes silences ton défouloir… ton confesseur…
ton pied-à-terre… ton extincteur
j'suis la cinquième roue d'ton carrosse
l'ami fidèle de la belle gosse
hors de portée des flèches d'Eros
oui…
la cinquième roue…
du carrosse.

 

Matthieu

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27 février 2022 7 27 /02 /février /2022 16:05
Notre prochain slameur est un... Slameur!

1/ Bonjour! Qui es-tu?

Je m’appelle Sébastien, Rémois de naissance, je travaille dans le bâtiment depuis maintenant 25 ans… Amoureux de ma chérie, de ma famille qui m’entoure, de cinéma, de musique ( Rap, pop, rock, Electro…), de sport,  de la vie au grand air et de bons mots... Très épicurien dans l’âme…

Ça ne fait que quelques mois que je participe aux soirées Slam mais je prends un vrai plaisir à y participer même si j’ai eu du mal à franchir le pas, avec un trac fou au début…


2/ C'est quoi le slam pour toi?

Le slam, c’est une merveilleuse façon de dire ce que l’on pense, de faire passer des messages, de dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas… Écrire c’est hurler en silence, mais monter sur scène, prendre la parole, c’est être en transe…


3/ Comment écris-tu? Comment te viennent tes idées? Qu'est-ce qui t'inspire?

Mon inspiration c’est mon amour Antonella, mais aussi Zoé, Pierre, ceux et ce qui nous entoure, ce qui nous révolte, la vie tout simplement.


4/ Un souvenir, une anecdote, sur une scène slam ou dans la salle? Raconte!

Un beau souvenir pour ma première scène de slam, j’ai pu faire entendre le texte que j’avais écrit pour ma femme lors de notre pacs en y intégrant plus d’une cinquantaine de titres de films… Très stressé, mais cela s’est bien terminé, en finale même…Et pour couronner le tout le même soir lors d’un shooting photo, nous avons pu croiser et échanger avec Gael Faye, poète des temps modernes… (avec grand corps malade qui m’inspire beaucoup aussi)


5/ Un truc à ajouter?

Vivement la prochaine scène….


6/ Un de tes textes, un tout neuf ou un déjà entendu, on adore!

Quand j’étais petit je voulais être rappeur

 

Être sur scène complètement cramé, défoncé

Enchainer les rimes à moitié parlées et chantées

Mais je suis tellement timide et introverti

Que je n’ose même pas donner une pièce à Madame Pipi

 

Quand j’étais petit je voulais être rappeur

 

Être comme MC SOLAAR vous parler de ma caroline

Mais moi, elle s’appelle Antonella, ma copine

Je suis FAUDEL, je l’aime grave et je la kiffe

Contemplatif, toujours ensemble, auto-adhésif

 

Quand j’étais petit je voulais être rappeur

 

Être tatoué à la ROMEO ELVIS

Avoir le whisky et le rhum comme vice

Mais j’étais un sacré branleur, je baillais au CORNEILLE

Mes parents me répétaient sans cesse, fais pas ça, fais PASSI

 

Quand j’étais petit je voulais être rappeur

 

Être membre de la CLIQUA, faire partie de la FUNKY FAMILY

Mais non, je rappe mail, putain, j’ai FAF LA RAGE alors je bois PIT BACCARDI

Et même si j’ai pas écrit « Sale Pute »

J’aurais voulu dans les loges que l’on me fasse des turluttes

 

Quand j’étais petit je voulais être rappeur

 

Jouer la star avec le NTM de Joey Starr

Être avec Kool Shen dans ma Benz Benz Benz

Mais je roule en Scénic 7 places

Et ça, ma gueule, c’est la super classe…

 

Quand j’étais petit je voulais être rappeur

 

Me la jouer caïd, faire le malin aux côtés d’Oxmo Puccino

Mais moi c’est plutôt Bach, Mozart ou Puccini

Je voulais mettre le NEKFEU à la scène

Avoir le BIGFLO et puis fatigué me mettre OLI

 

Quand j’étais petit je voulais être rappeur

 

Alors sur mon bureau avec mon stylo 4 couleurs

J’écrivais des RIM’K à la MINISTER AMER

Et pour ne pas m’endormir, je prenais DOOZ KAWA

Ou pour m’évader quelques verres de DAVODKA

 

Quand j’étais petit je voulais être rappeur

 

Mais mes parents voulaient pour moi un autre métier

Et ils avaient plus ou moins une VALD idée

Que je devienne un jour DOC ou GYNECO

Un chanteur avec une belle voix, SOPRANO

Tenter de vous refourguer des pulls

Comme vendeur de fringues chez JUL

 

Quand j’étais petit je voulais être rappeur

 

Avoir plein de bagues aux doigts, des DIAM’S

Vous la voyez, la rappeuse au regard sombre,

Tout le contraire de moi, LOMEPAL

 

Quand j’étais petit je voulais être rappeur

 

Que le public reprenne avec moi les refrains d’IAM tous en cœur

« Je danse le Mia, pas de pacotille, chemise ouverte chaîne en or qui brille ( faire chanter le public … X2) »

 

 

Et ce soir vous êtes là devant moi, vous tendez l’ORELSAN

 

C’est vrai, j’aurais bien voulu être un grand rappeur

Mais finalement devant vous, je ne suis qu’un petit slameur….


 
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17 novembre 2019 7 17 /11 /novembre /2019 15:16
Notre slameur du mois est un... Slameur!

 

1/ Bonjour. Qui es-tu ?

Fabrice la plupart du temps, DJ Fab, les soirs de fête, Oyapok, les soirs de slam.

 

Oyapok, pourquoi ? parce qu’avant d’être à Reims, je vivais il y a très longtemps en Guyane et c’est un fleuve qui fait la frontière avec…je ne sais plus.

 

J’ai découvert le slam sur scène, il y a peu grâce à une invitation du dénommé Kosinus. A la mi-temps, à la pause, j’ai dit à ma dulcinée que je serai là la prochaine fois et le lendemain matin, j’écrivais mon premier slam qui traitait de l’érection…tout me semblait évident et désormais je suis content.

 

Sinon, je suis un amoureux des mots et des idées, des nuances et des parti pris militants.

 

Du coup, j’aime la zic et en particulier les auteurs. Être costaud sur le sens, l’émotion sur un format aussi court qu’une chanson est un exercice de style assez remarquable.

 

Dans un autre format, j’aime le propos politique. Balancer des idées, user d’éloquence et de rhétorique pour faire passer son message avec plus ou moins de réussite et là aussi, un art délicat. En fait, j’aurai kiffer être citoyen d’Athènes pour parler du bout de gras sur la colline.

 

Bon dés fois ça va loin, j’ai même recopié l’anaphore de Hollande lors du débat contre Sarkozy en 2012 je crois. Je me suis repris depuis.

 

Je suis d’une culture footballistique assez prononcée, façon encyclopédie d’après ce qu’on me dit.

 

J’ai pratiqué bien sûr, j’y ai bossé et je m’endors encore assez souvent en pensant à des ciseaux dans la lucarne opposée et cela sans me faire mal dans un match en pleine pampa. Je vis le foot à la So Foot, magazine limite littéraire qui traite du foot à sa manière.

 

Pour terminer, j’adore le sentiment amoureux parce que c’est le seul qui peut vraiment dépasser tout et le reste. Être plus fort que la vie et faire de la vie, sa vie, une vie.

 

 

2/ C'est quoi le slam pour toi ?

C’est un moyen d’évoquer tout ce que je viens d’énoncer ci-dessus. C’est une manière aussi de temporiser le temps de l’écriture pour ensuite le restituer en live ! C’est une manière de partager avec bienveillance des mots, des regards et des sourires et des bières.

 

3/ Quelles sont tes sources d'inspiration ?

Les auteurs de chansons françaises types Boris Bergman, des textes comme celui Aurélien Contentin et Mathieu Le Carpentier pour SAN/Orelsan et Eddy de Pretto pour KID, Gainsbourg période 1950-1970, Jean Louis Murat tout le temps, Oxmo, actuellement Lonepsi, Sopico pour le phrasé, et Denise Glaser, Eva Bester, Émilie Aubry, Guillaume Erner… des interprètes ou des passeurs de mots. Ah si, j’allais oublier, ma chérie et mes enfants !

 

4/ Une chose à ajouter, une anecdote ?

 

Merci aux Ateliers pour tout le travail, le coté bonne ambiance, à la Carto qui me permet d’être sur la même scène que celle fréquentée par les Naïve New Beaters et ça, ce n’est pas rien ! Merci à mes amis de me soutenir en étant présents accoudés au bar, mais l’oreille toujours vive comme il se doit.

 

 

 

5/ Un texte de ton cru:

 

Rien ne s'oppose à la nuit...

La jour où t'écris ça...et bien tu restes chez toi

Tu viens pas faire ton malin à la Carto ou chez des copains...

T'écris pas non plus un roman comme Delphine de Vigan... Non, tu restes chez toi et t'attends de faire plus fort que ça.

Evidemment, ça vient pas... Mais bon, pour éviter de te fossiliser... Un moment, faut quand même montrer le bout de ton nez.

Donc, tu vas t'échapper là où il fait plus beau et finalement pourquoi pas aller jusqu'à la Carto,

parce que A la Carto, y'a Deborah... Et Deborah, c'est Deborah, si vous savez, la fille là-bas.

Elle est sympa puis je pense qu'elle me kiffe un peu... A chaque fois que je suis là, elle est là... Y'a des signes qui ne trompent pas.

A la Carto aussi, y'a Lionel Chamoulaud, c'est le boss, mais en même temps, il présente Stade 2, du coup, il est jamais là. Tout le contraire de Deborah, et Deborah, c'est Deborah.

Mais bon, on va s'arrêter là, et revenir à ce qui nous réunit ici bas.

 

Rien ne s'oppose à la nuit, Rien ne justifie,

Texte de Jean Fauque et Alain Bashung, mon maître, mon ami.

Osez Joséphine, clip de folie... La classe absolue, Helena au fouet, poitrine dégagée si il en est,

La plus noble conquête de l'homme à ses côtés... J'aurai tant donné à l'époque pour être cet étalon un tant soit peu martyrisé... Vas-y, Helena, fouette moi, fais moi mal pour de vrai.

Moi les caresses du pied à la Georges Tron, c'est pas mon kiffe, moi ce que je veux, c'est de l'engagement avec des riffs.

Plus rien ne s'oppose à la nuit, rien ne justifie,

Mais en même temps, tout fou le camp... Bashung est parti, Prince, Michael, Ziggy en l'espace de quelques mois, même pas une décennie.

Il nous reste qui? Claude Barzotti, si il est encore en vie... Eve Angeli, ben oui... Patrick Fiori... ou l'album posthume de Johnny... Qui d'après moi, n'a pas fini de faire ses adieux... Ca va rééditer sec chez les Smets!

 

Rien ne s'oppose à la nuit.

Y'a des phrases comme ça qui te cloue au lit, c'est court, concis et tellement synonymes d'horizons élargis.

Le seul que je conaisse qui a pu rivaliser avec ça, c'est Michael, mais je ne sais plus lequel, dans tous les cas, le texte y disait ça: Femme des années 80 mais femme jusqu'au bout des seins... Putain, c'est chaud... Faut dire le mec qui a écrit ça, il a fait des choses vachement bien,

Au hasard, j'en cite 3... A toutes les fille avec Felix Gray... est-ce que tu viens pour les vacances de David et Jonathan... Je te survivrai de Jean Pierre Français ou François je crois.

Le point commun de ces artistes et leur principale qualité: leur capillarité! Je sais pas pourquoi mais tous ces mecs avaient des touffes de oufs! Ils devaient se doper au Dop et passer leurs journées à se crêper le chignon.

Du coup, ça devait les pénaliser, difficile de réfléchir à ce que tu vas chanter quand tu as des cheveux dans les yeux toute la journée.

Alors, y ont dit à Didier, vas-y lache les chevaux, fais-toi please... De toute façon, on voit pas ce que l'on lit... Alors Didier, il a agit...

A l'arrivée, en droit d'auteur, y doit plus palper que Jean Louis Murat, Brel et Ferré réunis,

Mais bon, en même temps, c'est la vie... C'est l'époque qui veut ça, ma pauvre Ginette,

Bashung, Barbelivien, dans le dico, c'est pas très loin... Mais à l'arrivée, celui qui a écrit, Rien ne s'oppose à la nuit, y'en a qu'un.

Big up à Alain!

 

Oyapoq

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25 avril 2019 4 25 /04 /avril /2019 21:25

1/ Qui es-tu ?

 

Maude, 27 ans pour encore quelques jours (alors j’en profite !). Curieuse, il n’y a pas grand-chose qui ne m’intéresse pas, du coup mes centres d’intérêts partent un peu dans tous les sens : Histoire, bouquins, nature, cuisine, voyages… Je crois que ce que j’aime surtout c’est apprendre des trucs, peu importe de quoi il s’agit… Ce qui m’a certainement amené à rester aux études alors que je détestais profondément l’école.

 

2) C’est quoi le Slam pour toi ?

 

Un moyen d’expression et de partage. L’un ne va pas sans l’autre contrairement à beaucoup d’arts qui constituent uniquement un moyen d’expression. A la base, je suis surtout tournée vers le théâtre : dès que j’ai su lire, je suis montée sur les planches. Au départ, dans une troupe de village avec pour objectif de monter une pièce. J’adorais ça. Puis j’ai voulu continuer en préparant un bac option théâtre. C’était ultra enrichissant mais l’objectif n’était plus de créer une pièce pour partager quelque chose. La démarche était purement personnelle et l’objectif était d’acquérir une technique, une culture. Bref, plus de pièce, plus de public, plus de partage… et je me suis détournée du théâtre. En février dernier, en montant pour la première fois sur une scène de slam, j’ai retrouvé exactement le même plaisir que j’avais étant gamine au moment où l’on tapait les 3 coups ! Je ne me souvenais même plus de cette sensation avant de ressentir de nouveau l’effet du retour immédiat du public. A la différence près que je ne partageais plus un texte écrit par quelqu’un d’autre mais mon propre texte. D’où l’importance pour moi de définir le slam comme un moyen d’expression et de partage.

 

 

3/ Quelles sont tes sources d’inspirations?

 

Pour le fonds : les discutions avec mes amis et ma famille sans aucun doute. On y retrouve tous les thèmes qui nous tiennent à cœur mais aussi tous les sujets sur lesquels on a envie d’échanger. Pour la forme : l’inspiration peut venir de livres, de vidéos, de films, de musique… Par exemple, en ce moment j’aime beaucoup le style et l’univers de François MOREL alors j’écoute pas mal de chroniques de lui et je m’en inspirerai sûrement.

 

 

4/ Comme tout slameur, tu as sûrement quelque chose à ajouter ?

 

Et non, même pas !

 

 

5/ Un texte ? Un qu'on aime déjà, un inédit, une poésie...

 

Un que vous connaissez déjà mais qui est également celui qui me tient le plus à cœur :

 

« C'était un étang, un bel étang,

Ho... pas très grand,

Creusé il y a quelques années, au bord d'un bras de rivière,

par un jeune homme dénommé Pierre.

Cet étang, Pierre en avait rêvé :

Un plan d'eau pour y recevoir famille le jour, copains le soir.

Un endroit calme et arboré où venir pêcher, se ressourcer,

Avec une cabane, une barque, des canards !

Oui, de quoi passer quelques journées peinard.

C'était son étang, un bel étang,

Ho, étourdissant !

Témoin des plus belles soirées d'été, aussi douces que conviviales,

où les rires se perdent dans les étoiles !

Il aura entendu raisonner :

Les plus grands airs des guinguettes : de la java à la musette,

Les histoires les plus … dégueulasses et les anecdotes les plus cocasses,

Celles de Jean-Claude, de Bouc, de François,

Celles d'amis qui ne se quitteront pas.

C'était notre étang, un bel étang,

Ho, ébourrifant !

Accueillant, enfants, petits-enfants, tout comme Pierre l'avait voulu :

c'était Nana, moi, Max et Lulu,

Quatre cousins impressionnants :

Tantôt pirates, matelots, pêcheurs, skippers à pédalo,

Tantôt chasseurs, chefs de barque et même experts en tir à l'arc.

Oui une sacrée bande, une sacrée tribu, à laquelle aucun dahut n'a survécu !

C'était l'étang, le bel étang,

Ho, surprenant,

Continuant au fils des années, à accueillir ses amis d’antan,

il voit s'éloigner ses grands enfants.

Pourtant ne vous laissez pas leurrer :

Reste toujours :

Un p'tit rata pour soirée qu'on ne prévoit pas,

Un barbuc, une tente militaire, des lampions pour les anniversaires.

Mais les années passent … les années passent et l'étang change.

Oui les temps changent...

C'était l'étang, le bel étang,

J'aimerais tant vous en parler au présent !

Bien sûr, on entend encore le vent dans les grands saules pleureurs.

La cabane est bien là, à l'ombre des platanes...

Il manque quelque chose pourtant...

Il manque quelque chose ...

Il y a bien de l'herbe, de l'eau, des iris, des sapins, des oiseaux !

Il manque quelque chose ...

Il manque quelque chose depuis Pierre !

Depuis son tout dernier battement de cœur.

Oui c'est ça, le rêve a suivi son rêveur .

Et pourtant si je n'avais qu'une prière :

Ce serait d'y entendre raisonner de nouveau le rire de mon grand-père,

de mon Pépère, de mon Pierrot ».

 

Maude

 

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25 mars 2019 1 25 /03 /mars /2019 17:46

Le slameur du mois est un hommage à Bastien Payet. Voici l'interview de Boust, en septembre 2012, avec un texte poignant et une photo d'époque. Il avait 17 ans et entrait dans l'association Les Ateliers Slam.com

1/ Qui es-tu ?

Et bien, et bien... Je m'appelle Bastien, et mon de scène est 'Boust'. Je suis un jeune lycéen de 17 ans, et je suis cette année en Terminale ES, au Lycée Jean Jaurès. Je partage ma vie entre les cours, les amis, et le Slam, ce sont les 3 facteurs essentiels à mon bien-être actuel. :-)

2/ C’est quoi le slam pour toi ?

Pour moi, le slam, c'est un échappatoire à la vie quotidienne. Une
bouffée d'oxygène dans un monde qui nous étouffe. On vit trop sous une pression permanente, dans la vie de tous les jours, et je pense que le slam nous permet à tous de penser à autre chose, de prendre du bon temps, avec les gens que l'on aime. Oui, le slam, c'est ma bonbonne d'oxygène à moi. Le slam, c'est ma vie.


3/ Quelles sont tes sources d’inspiration ? Comment te viennent tes idées de texte ?

Je ne saurais répondre à cette question, car je ne sais pas moi-même d'où me viennent les différentes inspirations !
Lorsque j'écris, j'essaie de me donner un thème, comme lors des ateliers slam que je faisais au lycée (lorsque j'ai découvert le slam, avec Laurent Etienne). Cependant, au fur et à mesure que j'écris, mon texte s'éloigne complètement de mon idée de départ ! Il faut encore que je peaufine ma plume, que je me crée mon univers, rien qu'à moi.. :-)


4/ Le slam, tu le préfères avec ou sans notes ?

Etant un très grand compétiteur, je réponds sans hésiter que je préfère le Slam AVEC notes ! Même si passer sur scène nous donne une sensation inégalable ou presque, cette sensation se poursuit ensuite quelques secondes, le temps de recevoir sa note : Et là, soit on ressent une grande joie, d'avoir réussi à charmer le public et le jury, ou nous avons une petite pointe de déception, car nous n'avons pas réussi à le conquérir à notre
guise. Mais.. Quoi qu'il arrive : Nous pouvons être fiers de nous, car avec ou sans notes, passer sur scène est un exercice très difficile, et il faut avoir beaucoup, beaucoup de courage ! :-)


5/ Comme tout slameur, tu dois avoir un truc à dire en plus, non ?

Et bien, oui ! J'adresse ce petit mot à toutes les personnes présentes à l'Affiche, chaque mois, pour les rendez-vous slam : MERCI. Je suis un très jeune slameur, peut-être un des plus jeunes de l'association, et je suis fort agréablement surpris de voir qu'en si peu de temps, j'ai été accueilli dans cette grande famille qu'est le slam, et ce par la grande porte. Alors, merci à vous. Merci d'être à l'écoute lorsque l'on passe sur scène. Merci de faire vibrer notre ouïe, lorsque VOUS passez sur scène.. Et oui, lesateliersslam.com : Je vous aime. Du plus profond de mon coeur.

6/ Un petit texte :

Bien sûr, un texte nouveau, que j'ai fait spécialement pour cette scène de rentrée, vous
y avez le droit en avant première ! :-P



"Conjugaison du Temps"

Je n'ai plus que l'ivresse du temps,
Pour me rappeler que mon passé n'est que feu de paille brûlant.
Feu de paille éphémère,
Qui ne fait que brasser l'air.

J'aurais voulu qu'il soit électrique, magnifique,
Mais mon passé est apocalyptique, volcanique;
Détruisant tout sur son passage,
Faisant bouillir mon présent de rage.

Car mon présent est touché par les erreurs de mon passé,
Énervé par les stigmates, que celui ci a causées.
Tandis que mon futur représente un paradoxe à mon passé,
Mon présent se veut d'oublier mon passé pour que mon futur soit enjoué.
Et tandis que mon futur veut gommer les erreurs du passé,
Mon présent ne veut pas du futur, seulement bon à nous faire crever.

On oublie pas son passé,
On apprend à le détester.
On attend pas le futur,
Cette idée est contre-nature.

Et tandis qu'on fuit notre passé, pour se tourner vers l'avenir,
Celui-ci un temps chassé, finit toujours pas revenir.

Sommes-nous possédés par notre passé,
Pour chercher à toujours le fuir ?
Ou cherchons nous a fuir quelqu'un en particulier,
Tout en évitant l'affront, pour toujours le haïr ?

Mon passé est fait, de multitudes d'erreurs.
Mais j'oublie maintenant, il n'y a point de rancœurs.

Quand je regarde derrière moi, juste un peu d'amertume,
Mais vite je repars de l'avant, et je foule ce bitume,
Qui m'amène ici, face à ce micro,
Qui me sert simplement, à dicter ces mots.
Car mon passé est enterré,
Dans les profondeurs de mon âme;
Tandis que mon présent est exhibé,
Et appartient au monde du slam.

Et présent et futur, fredonnent à l'unisson,
Ces quelques vers de Brel, que l'on dicte en chanson :
'Ne me quitte pas, il faut oublier, tout peut s'oublier.'

Passé, oublie-moi, comme j'essaie de t'oublier.
Fuis moi, comme j'essaye de te fuir, s'il te plaît.

Car, je n'ai plus que l'ivresse du temps,
Pour me rappeler que mon présent,
N'est que la suite logique de mon passé :
Peut être qu'un jour... Je vais l'oublier.

Boost

 

 

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5 mars 2019 2 05 /03 /mars /2019 19:44
Le prochain slameur est une... slameuse!

1/ Qui es-tu?

Alors ça, c'est une question difficile... Ca dépend des moments je dirais ! Je m'appelle Mélanie, j'ai bientôt 27 ans et j'ai déjà eu à peu de choses près 1000 vies : j'ai habité un peu partout en France avec mes parents déjà et puis depuis que je suis indépendante je migre un peu partout... Je suis née à Chaumont et j'y ai passé mon bac.. J'ai fait mes études dans le tourisme à Reims avant de partir vers les montagnes savoyardes pour quelques années où j'ai travaillé quelques saisons en station... Avant de revenir sur Reims pour être guide touristique dans le champagne, à la Cathédrale de Reims et toutes les autres jolies choses qu'on a à partager dans le coin... Avant de nouvelles aventures peut-être dans une autre belle région de la France, qui sait ?!

Je fais un peu de sport, du basket malgré mes 1m20 et je bouge beaucoup, j'suis méga curieuse et je voudrais tout voir et tout savoir... Mais du coup, j'ai jamais le temps de rien hahaha

 

2/ C'est quoi le slam pour toi?

J'ai toujours écrit, très peu en poésie mais j'ai toujours voulu me donner cette contrainte d'écriture parce que c'est bien plus joli et artistique (je trouve!). Jusqu'à mai dernier où j'ai passé la porte de la carto et où j'ai vu tous ces slameurs. Je savais que je voulais faire ça moi aussi. Une deuxième scène chez Blanche Neige m'a convaincue de venir aux ateliers (avec mon super copain Juju!), les ateliers m'ont poussé à monter sur scène et depuis je pense beaucoup aux sujets que je voudrais partager sur scène ! C'est pour moi l'occasion de créer déjà et puis d'exprimer des sentiments, d'essayer de faire rire les gens qui viennent nous voir en leur partageant ce qui tourne dans ma tête.

 

3/ Quelles sont tes sources d'inspiration?

Les gens. J'aime les gens et ils m'inspirent énormément : ceux que je connais, mes proches comme mon papa par exemple, mes amis aussi, et puis aussi les gens que je croise par hasard et qui me donnent envie d'écrire sur le petit bout de vie qu'on partage ensemble.

 

4/ Une anecdote, un truc à dire en plus?

Merci aux ateliers slam de m'permettre de me découvrir un peu artiste !!!

Je fais que commencer, j'ai très peu d’anecdotes... Mais le jour où Blanche-Neige en atelier a dit qu'elle était fan de moi et de mes textes j'ai quand même beaucoup kiffé ce moment :D

 

5/ Un texte à toi et une photo.

 

Je les ai aperçues derrière notre belle Cathédrale

Dans une ambiance fraîchement automnale

Elles marchaient main dans la main.

Le ciel était bleu, le vent soufflait un peu...

Elles dégageaient un air serein...

Je n'arrivais pas à les lâcher des yeux.

Elles avançaient, se sont embrassées.

Au feu rouge, elles ont traversé pour se retrouver sur la table d'à côté.

 

Je n'pouvais pas m'empêcher de les r'garder :

Elles étaient si belles !

Elles semblaient sûres d'elles,

Sûre de leur amour et de pouvoir l'exposer au grand jour.

 

Dans une ère homophobe,

Elles n'avaient pas l'air effrayé

Elles frayaient leur chemin

Comme si elles snobaient

Tous celles et ceux qui diraient que leur amour n'est pas naturel...

 

Elles étaient si belles...

 

Qui peut condamner une telle relation ?

Qui peut dire avoir raison de juger deux femmes qui s'aiment ?

De parler ... de blasphème ?!

 

Elles semblaient flotter au dessus de tous ces préjugés

Elles étaient belles, elles semblaient ne pas se soucier de c'qu'autour d'elles on pourrait penser.

 

Je les ai aperçues derrière notre belle Cathédrale

Alors que quelques jours plus tôt dans la capitale,

Deux autres femmes ont passé une sale journée, qui s'est mal finie...

Je n'suis pas la pour faire de scandale

Mais pour vous raconter la beauté de ces jeunes femmes et de l'amour qu'elles se portaient.

 

Quand à côté de moi elles se sont assises,

Tout cet amour entre elles m'a frappée

J'avais même envie de leur faire la bise...

Tellement ça avait l'air simple de s'aimer.

 

On a echangé quelques mots,

Je n'ai pas eu le temps de leur dire

Que leur couple était si beau

Qu'il avait en moi fait surgir

Une folle envie d'écrire

Et de soutenir les homos.

Je les ai quittées avec un sourire

Mais j'aurais dû leur dire

Qu'elles continuent toujours

A exposer comme ça un AMOUR

Qui pourrait déranger des gens pas très futés

Mais qui inspire des petits coeurs légers.

 

Depuis ce dimanche où j'ai croisé derrière Notre Dame

L'air décontracté de ces deux femmes,

Davantage encore je me questionne

Sur les motivations d'illuminés 

Comme ces fous de Pologne...

Où ceux, bien plus près,

Qui sont prêts à condamner

Ceux qu'ont simplement donné leur coeur à une personne du même sexe...

Ca me laisse perplexe...

 

--

Mélanie GERTSCH

 

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27 novembre 2018 2 27 /11 /novembre /2018 20:56

Et en vidéo sur: https://youtu.be/zWlU1yWB4rU

 

1/ Bonjour. Qui es-tu?

Je m’appelle Flavien Délande, je suis en classe de 4ème et je fais du Slam depuis 2 ans.

 

2/ C'est quoi le slam pour toi?

Pour moi le slam c’est un moyen de m’exprimer et pour moi le slam c’est comme ma seconde famille.

 

3/ Comment te viennent tes idées de textes?

Mes sources d’inspiration sont les thèmes d’actualité.

 

4/ Une belle expérience à partager?

Je vais vous raconter mon expérience à la Coupe de la Ligue Slam de France car là-bas c’était fou! Tout le monde était sympa et puis je suis quand même revenu avec une belle 5éme place en individuel et une magnifique médaille de bronze en équipe.

 

5/ Un petit texte de ton cru:

 

La coupe du monde

 

 Je pense que vous le savez
à moins que vous viviez dans une grotte
elle-même à l’intérieur d’une autre grotte
qu’est même pas sur cette planète d’ailleurs
cet été, c’était la coupe du monde !
Alors le foot ça commence par les pubs !
Achetez votre nouvelle Wolsvagen pour vous rendre au stade. Achetez votre nouveau shampoing Head and Shoulders
pour vous laver comme Antoine Griezmann.
Bref au foot y’a les brésiliens, pour eux le foot c’est comme une religion comme Neymar et ses roulades.
Après y’a les allemands, alors eux, ils ne jouent pas à 11 mais à 1, y’a que le gardien c’est peut-être pour ça qu’ils se sont fait sortir au 1
er tour.
Et puis de toutes façons les allemands que ce soit en1918 ou en 2018 ils sont toujours aussi nuls.
Et y’a les Italiens vous savez ceux qui parlent mal de ta mère et de ta sœur et à qui tu mets un coup de boule.
Alors eux ça se voit qu’ils habitent à côté de la mer car dès qu’on les touches ils plongent.
Sinon y’a aussi les Anglais eux c’est les plus forts sur le papier mais sur le terrain…

ils se font sortir par les Islandais.
Et y’a le Portugal vous savez le pays des femmes à moustache alors eux, ils ont une défense non pas en béton mais en parpaings. Et y’a nos belges qui ont un seum inimaginable depuis cette demi-finale et depuis ce jour-là, on peut dire qu’ils n’ont pas la frite!

Et enfin y’a nous! Alors nous, on avait gagné une fois, mais 20 ans après, on se n’en était toujours pas remis.
Mais cette année je sentais que c’était la bonne car l’esprit était là, la jeunesse était là, Kanté était là, Rabiot était là… ah non,
lui il n’était pas là, fallait qu’on y arrive là ! Lalalalalalalala

 

The Killer 

 

 

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2 octobre 2018 2 02 /10 /octobre /2018 16:23

 

1/ Bonjour, qui es-tu?

 

Je m'appelle Bertrand Agutte (Tranbert), j'ai 45 ans, je suis originaire de la région et auteur compositeur. J'écris mes textes et compose piano et guitare.

 

 

2/ C'est quoi le slam pour toi?

 

Je suis venu au slam suite à une belle rencontre dans les folles nuits reimoises... Laurent Étienne m'a invité un jour à la carto... Je suis venu.. Puis écrit et lu un texte et j'étais accroché. Et depuis je participe aux scènes et ateliers slam... Ce qui m'a permis d'écrire mes texte de chansons dans d'autres directions.

 

 

3/ Quelles sont tes sources d'inspiration?

 

J'écris la vie, ce que je vois, ce que je ressens... Parfois j'arrive à composer 5 chansons en quelques heures... Un père musicien, une grand-mère artiste peintre... Ça aide.

 

 

4/ Un truc à ajouter, une pensée...

 

L'art est une forme de sentiment, de sensibilité, qui a besoin d'être canaliser pour pouvoir naître soit par la musique, la poésie, la peinture, l'art culinaire, l'art du vin etc... Je suis un épicurien gourmand de tout et même mes plus de 100 kilos et ma dégaine de molosse ne m'empêchent pas de me laisser exprimer cette sensibilité.

 

 

5/ Un texte de ton cru?

 

Osez.

J'ose, j'impose ma phrase, j'ose ces mots qui vous indisposent j'ose oser

se laisser vivre regarder aimer respirer prendre s'enivrer

j'ose devant vous me mettre à nu  inspirer  expirer  je m' exténue

osez osez les mots osez les faiblesses les courage les torpeur osez-vous dire j'ose,

pêcher, une ecchymose, te dire ce que tu aimes vraiment.

 

Osez osez comparer le gros le grand Le Riche le con,
celui que je n'aime pas oser te dire.

Oser se chercher à demi, aimer  se chercher plus loin qu'ici.

 

Osez osez les mots la prose qui vous indispose oser vous dire ce cancer qui me ronge cette maladie qui s'imposent oser vous dire me mettre à nu, causer, me dire tout ce qui est vu, oser ce qu'il ose

si j'osais vous faire pleurer je vous dirais que je suis mal j'ose ce mot qui me ronge cette maladie SOLITUDE de L'âme.

 

Mais je vis ici et à demi, mais j'aime au-delà de la vie.

 

Alors j'ose je prends je compose la vie que l'on me propose osez osez crier les mots osez dire je t'aime tu sais. J'ose je me mets à nu devant vous je compose ces mots qui vous indisposent.

Mais je vis comme je suis mais j'aime et pas à demi.

Mais je vis comme je vis, et jamais je ne fuis.

 

Osez vous dire que tout va bien ici... Ose, ose.

J'ose, je compose ma prose ces mots qui vous indispose.

 

Tranbert.

 

 

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2 avril 2018 1 02 /04 /avril /2018 13:21

 

Bonjour. Qui es-tu?

Je suis professeur des écoles. Un peu hyper-active sur les bords, je suis passionnée d’architecture d’intérieur, boulimique de loisirs créatifs en tout genre (couture, tricot, crochet, cake design,...), un peu beaucoup mélomane (je pratique le chant chorale et le piano) et poète à mes heures perdues... Je crois que c’est à peu près tout... Ha si! Je suis accessoirement maman de 3 enfants 😁

C'est quoi le slam pour toi?

Le slam pour moi c’est plusieurs choses à la fois. C’est d’abord écrire, jouer avec les mots, faire appel à la créativité de l’esprit. C’est aussi partager, avec le public, s’ouvrir et donner un petit bout de soi à autrui. C’est interpréter, jouer un rôle (ou pas), faire passer des émotions, passer du rire aux larmes, toucher les gens. Et pour finir, le slam c’est oser s’exprimer en public, une bonne thérapie pour prendre confiance en soi.

Quelles sont tes sources d'inspiration?

Je tire surtout mon inspiration de mon vécu (mes enfants, mon métier, mon passé, mes sentiments du moment,...). J’aime le fait de pouvoir transmettre des messages, mes coups de gueule aussi parfois!

Une chose à ajouter, une anecdote?

Pour la petite anecdote, j’ai « rencontré » le slam en allant chercher mon fils à l’école. Nadège (Blanche Neige des ateliers slam) venait y chercher le sien également. Nos fils respectifs étant amis, nous avions déjà sympathisé. Je savais que Nadège faisait du slam et ce jour là je lui ai demandé quelques renseignements à ce sujet. Elle m’a répondu que justement il y avait un atelier slam le soir-même à la MVA de Reims et que le mieux était de venir voir! C’est ce que j’ai fait... Et depuis je suis accro!
 


Un texte de ton cru:

Anne.

Anne et moi on s’est rencontrées quand j’avais 15 ans
Quand j’y pense ouais ça fait d’jà 20 ans!
C’est p’t-être bien l’destin qui nous a rapprochées
En tout cas elle et moi on a tout d’suite accroché

Pourtant Anne n’avait pas très bonne réputation...
On m’disait d’me méfier d’elle, qu’c’était pas une bonne fréquentation
Mais y avait chez elle quelqu’chose qui m’fascinait...
Quelqu’chose qui inexorablement m’attirait

Elle ressemblait à toutes ces filles des magazines.
J’voulais tellement lui r’ssembler... moi j’n’étais qu’une gamine!
Mal dans ma peau, un peu complexée
Mais avec Anne tout ça pouvait changer!

Un jour, Anne me dit que si j’perdais un peu d’poids
Ça m’permettrait certainement d’retrouver confiance en moi
Moi, naïve, j’ai cru qu’elle avait raison!
Alors j’me suis même pas posé d‘question!

Au départ c’était juste un défi, une sorte de jeu,
C’que j’savais pas moi, c’est qu’je jouais avec le feu...
Il a suffit d’une plume dans l’engrenage
Et l’oiseau s’est aussitôt r’trouvé en cage!

Car voir sur la balance l’aiguille reculer doucement
C’était un plaisir grisant, puissant...
Et l’exercice est très vite dev’nu addictif
C’était un kif... jouissif...

Mieux qu’un rail de coc’, qu’une dose d’éro
Une obsession qui m’a rendue complètement accro...
J’étais comme hypnotisée, j’avais plus qu’ça en tête
Une vraie camée, une junkie d’la diète!

J’croyais pourtant que j’garderai l’contrôle
Mais Anne a rapidement inversé les rôles...
Elle m’fixait d’nouveaux objectifs... constamment
Moi j’les atteignais... en un rien d’temps

Anne pesait, calculait, rationnait, tout c’que j’ consommais
Aucun écart toléré sinon elle me culpabilisait
Deux doigts au fond de la gorge pour sentence
Puis deux jours de jeûne pour pénitence

Plus j’maigrissais et plus mes os
Comme des tatouages scarifiaient ma peau
Au fur et à mesure, mon reflet disparaissait dans l’miroir,
J’n’étais plus qu’un fantôme, une ombre sur l’trottoir!

Témoin impuissant d’ma métamorphose
Mon entourage savait très bien qui en était la cause
Même sous mes vêtements 3 fois trop grands Anne ne pouvait plus s’cacher indéfiniment

L’euphorie des débuts avait intégralement laissé place
À l’isolement et à une terrible angoisse
Au quotidien c’était juste de la souffrance
Il était plus temps qu’ j’en prenne conscience

Alors un jour j’ai décidé d’m’en sortir
Et j’ai eu le courage de d’mander à Anne de partir
Mais on n’se débarrasse pas si facilement d’elle!
Le charognard ne lâche pas sa proie sans séquelle

Le sevrage est long... douloureux...
C’est une pénible désintoxication, un combat vicieux,
Car Anne n’est jamais bien loin, elle te traque
Elle te surveille, elle te guette jusqu’à c’que tu craques

Même si j’ai l’air d’aller bien aujourd’hui
Faut pas croire que j’m’en suis définitivement sortie
J’sais bien qu’Anne fera toujours partie d’ma vie,
Elle et moi on restera à jamais meilleures ennemies

Anne... anorexie...

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9 janvier 2018 2 09 /01 /janvier /2018 15:32

 

1/ Qui es-tu ?

Je suis Arnaud, prof des écoles dans la vie et Ci Siamo (prononcé chi siamo) sur scène.

Pour ce pseudo, comme dit Renaud « je pourrais expliquer mais ça prendrait des plombes ».

Pour faire court, ça veut dire « nous y sommes » en italien (dédicace à ma famille sicilienne) et renvoie au fait d’être ensemble mais aussi de se lancer.

J’écris des textes depuis le lycée, période Nirvana, cheveux long mode serpillière, garage et massacre des tympans de la famille du pote chez qui on « jouait » notre musique.

Une fois arrivé à Reims, j’ai découvert les scènes ouvertes proposées par les ateliers.slam.com et j’ai été émerveillé par tant de talents et de diversités, ce qui m’a farouchement donné l’envie de revenir et de monter sur scène.

La soirée de ma première scène n’était pas forcément agréable parce que l’attente était assez stressante. A chaque « et le prochain slameur est un…slameur », j’espérais mon tour pour être libéré mais, ce soir-là, je suis passé ... vers les derniers.

Mais une fois sur scène, j’ai adoré la bienveillance du public qui m’a encouragé lorsque j’ai eu mon petit oubli m’obligeant à sortir ma feuille. J’ai débuté par un véritable moment de partage.


 

2) C’est quoi le Slam pour toi ?

Le slam, c’est un grand troc d’émotions.

Le slameur ouvre son cœur et donne de son corps. Il se livre, se met en danger.

Le spectateur reçoit ses mots qui lui provoquent des émotions…émotions qu’il renvoie aussitôt par ses réactions.

La relation slameur-spectateur est à la fois très duelle et très collective.

Finalement, le slam est l’une des meilleures représentations des rapports humains.


 

3/ Quelles sont tes sources d’inspirations ?

J’ai été marqué très tôt par les textes de Brassens.

Cette maîtrise de la langue mêlée à des propos tellement avant-gardiste me laisse en admiration.

Dans la même veine, je me délecte de Renaud (celui du XXe siècle, je précise) et de ses textes coups de cœur ou coups de poing.

Les autres slameurs m’inspirent énormément.

Des émotions suscitées par Boost à la diversité du Mime Marteau en passant par la technique du Slamouraï de Chine (et je pourrai en citer bien d’autres, hein, j’veux pas faire de jaloux), tout cela fait que je suis en perpétuelle réflexion sur ma pratique.

Mais j’aime tellement jouer avec la langue que je ne sais plus m’arrêter et parfois j’ai l’impression que certains de mes textes ne se lisent plus qu’ils ne s’écoutent.

Souvent par des comparaisons, j’évoque ce qui m’agace ou ce qui m’émeut.

Le fait est que je suis déjà nostalgique du temps passé (ouais, je sais, c’est qu’un début).


 

4/ Comme tout slameur, tu as sûrement quelque chose à ajouter ?

Pour finir (à lire avec un morceau de piano bien hollywoodien) 

Merci aux ateliers slams pour ce qu’ils font.

Proposer un tel temps d’écoute et d’expression est une chose rare et précieuse.

Merci à Isa Edoras puisque c'est elle qui m'a fait découvrir l'asso, merci à Yohan avec qui on se découvre beaucoup d'éléments en commun (toi-même tu sais) et merci à Laurent qui depuis le début ne cesse de m'encourager.

Merci également à ma chérie qui tend toujours l'oreille (et la bonne) et m'aide à me construire en tant que slameur (entre autre).


 

5/ Un texte de ton cru?  (à lire ci-dessous)

Et aussi un 2nd texte en vidéo parce que le slam avec le son, c'est encore mieux!!

Cliquez ici: Vidéo à La Cartonnerie, Reims. 2017

 

Manifeste pour l'incompatibilité à la comptabilité ou l'histoire d'un homme qui veut choisir sa vie.

 

Voici l'histoire d'un homme qu'on tend à devenir comptable

Et cet homme mécontent de l'avenir qu'on table (pour lui)

Ne veut pas être comptable, non !

Il rêve d'un poste à IKEA

 

Non ! Non ! Non !

Ça ne sera pas un comptable

Pas une de ces personnes qu'on lie

à son bureau, à son cartable

ceci l'incommode, oh oui !

 

Un homme qu'on lie ? Super ! Posez

immédiatement ce crayon.

Il ne signera pas. Pas la peine de causer

Car d'la compta, il en connaît un rayon

 

Oui il sait  qu'le comptable bas-

cule fatalement dans l'oubli,

Noyé dans une mer de chiffres, hélas

Les taux l'écrasent, c'est un fait (d') établi.

 

Non, il ne sera pas un comptable allongé.

 

Alors ...

Quand on lui demande quelles études il fait,

monsieur meuble, bafouille comme un bêta bourré.

 

Non il n'assume pas ce qu'il fait

Il en refuse le sacrifice

même si chez les Martin, c'est un fait

on est comptable de père en fils

 

Mais alors il n'est pas trop tard

Il lui faut sortir du placard

Ses parents doivent savoir qu'leur fils

aime les armoires à glace à vis.

 

Ainsi

pour atteindre son ...but

Il fera table-rase du passé

Son père le cuisinera mais...zut !!

qu'on n'lui parle pas du confort ama ….ssé

 

Son père le voit comptable depuis qu'il est jeune

Le goût des chiffres ne vient pas des gênes

Tant pis s'il déçoit Paul et Jeanne,

mais lui rêve de son polo jaune

 

Et un jour , tout bascula

 

Quand Paul lui montra le panneau

« comptables Martin père et fils »

Non, je préfère taire les propos

oh, une sombre histoire d'orifice


 

Notre homme avoua sa préférence

pour un monde fait de références

de brèves errances de la ménagère

Non, il n'appliquera plus

les tours de vis que l'état gère

 

C'est une véritable déroute

un chang'ment de plan radical

Il le croit sur une autoroute

et s'aperçoit que son fils cale

 

Son père en tomba de l'armoire

le considéra dès lors mort

Sa mère en pleurs lui dit au r'voir

Son père s'emplira de remords

 

Le doux goût salé des joues de sa mère

face au

dégoût, lassé des joutes avec son père

 

Enfin libre, notre homme poussa

les portes de son paradis

Saint Pierre, en rangeos, annonça :

« pour les embauches, c'est vendredi »

 

Mais vendredi

L'entretien est bien délétère

Ils ne recrutent que des stagiaires

Une véritable crise-prol...étaire

Il est dé...çu-et-doit si faire


 

Alors, une dernière offre est mise sur la table.

 

Après un temps pour y songer

Il signa l'offre, paniqué à

l'idée de n'pas être engagé

Une offre...

Au service compta d'IKEA.

 

Ci Siamo
 

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