-
Bonjour. Qui es-tu ?
Je suis L’Etudiant, slameur, Président du collectif “Au Nom Du Slam” de Côte d’Ivoire.
-
C’est quoi le slam pour toi ?
Pour moi le slam, plus que de la poésie, c’est un état d‘esprit, une façon de vivre. Parce que le slam renferme et véhicule des valeurs de partage, de respect, d’amour, de tolérance, de convivialité, d’humilité, de simplicité et de paix. Notre monde serait plus humain et plus beau si tout le monde était slameur.
-
Quelles sont tes sources d’inspiration ?
Ce qui m’inspire, c’est l’injustice, le chômage, la galère des jeunes, la pauvreté des ménages, la gabegie, la démagogie et tous maux dont souffrent les opprimés et les personnes vulnérables.
-
Une anecdote de slameur?
En 2017, j’ai animé un atelier de slam dans un lycée pour des élèves de 3ème. Je leur ai donné (selon moi) des techniques pour retenir et ne pas oublier leur texte sur scène. Après l’atelier, il y a la restitution devant des responsables de l’établissement et quelques invités. Je suis annoncé au micro pour ma performance et là, après mes deux premiers vers, j’oublie mon texte…
-
Découvrons l’un de tes textes:
DEUX CAMPS
Depuis la nuit des temps
Le monde a toujours connu deux camps
Deux clans qui rythment la vie naturellement
Deux temps qu’on admire ou qu’on subit silencieusement
Dans la vie il y a ceux qui rient
Et il y a ceux qui pleurent
Il y a ceux qui osent
Et ceux qui ont peur
Il y a ceux qui en ont
Et il y a ceux qui en cherchent
Il y a ceux qui sont pépères
Et ceux qui crèchent
Il y a ceux qui donnent toujours
Et il y a ceux qui reçoivent toujours
Il y a ceux qui mangent
Et il y a ceux qui débarrassent
Il y a ceux qui crient de bonheur
Car tout leur réussi
Et il y a ceux qui crient de douleur
Les éternels abonnés aux soucis
Depuis la nuit des temps
Le monde a toujours connu ces deux camps
Et si tu te connais bien
Tu sais à quel camp tu appartiens
Dans la vie il y a ceux qui décident
Et il y a ceux qui appliquent
Il y a ceux qui pleurent de rire
Et ceux qui pleurent de fatigue
Il y a ceux qui vivent au fréon
Et ceux qui sont au soleil
Il y a ceux qui dorment
Et bien sûr ceux qui veillent
Il y a ceux qui ont toujours raison
Les demi-dieux les plus forts
Et il y a ceux qui ne sont rien de bons
Ceux qui ont toujours tors
Il y a ceux qui souffrent constamment de faim
Car rien à se mettre sous la dent
Et il y a ceux qui souffrent d’un ventre trop plein
Ceux qui trient la nourriture évidemment
Depuis la nuit des temps
Le monde a toujours connu ces deux camps
Et si tu te connais bien frangin
Tu sais à quel camp tu appartiens
Mais tu es du même camp que moi
Lève-toi
Ne désespère pas
Continu le combat
Ce qui est intéressant
C’est qu’on peut changer de camp
Braver tous les obstacles et se hisser au rang des conquérants
Alors dors pas
Le bonheur ne viendra pas à toi
Va le tirer
La victoire n’appartient pas à celui qui la mérite
Mais à celui qui va la chercher
C’est vrai qu’on est dominé
Mais le match n’est pas encore terminé
Tant que le jeu se poursuit on n’est pas encore éliminé
Alors remue toi bordel t’apitoies plus sur ton sort
Il est temps grand temps de leur montrer que tu es fort
Ils ont peut-être l’argent mais toi tu as le courage
Ils ont leurs chéquiers et toi la volonté
Ils ont des relations et toi la détermination
Ils ont tous ce que tu n’as pas
Mais aussi rien de tous ce que tu as
Alors, alors,
Garde la foi
Et si rien ne va
Dis-toi que si le ciel tarde à te donner ce que tu veux
C’est qu’il veut te donner plus que ce que tu veux
Continu d’y croire
Et n’ouvre plus à ce désespoir qui frappe à la porte de ton moral
Continu d’avancer
La persévérance c’est la clé de la prospérité
Tu es du même camp que moi
Donc tu sais que tu es seul sur ce fleuve
Fixe ce que tu veux et quel que soit les épreuves
Ne quitte jamais la ligne d’arrivée des yeux
Quoi qu’il advienne dis toujours merci à Dieu
L’Etudiant