1/ Bonjour. Qui es-tu ?
Fabrice la plupart du temps, DJ Fab, les soirs de fête, Oyapok, les soirs de slam.
Oyapok, pourquoi ? parce qu’avant d’être à Reims, je vivais il y a très longtemps en Guyane et c’est un fleuve qui fait la frontière avec…je ne sais plus.
J’ai découvert le slam sur scène, il y a peu grâce à une invitation du dénommé Kosinus. A la mi-temps, à la pause, j’ai dit à ma dulcinée que je serai là la prochaine fois et le lendemain matin, j’écrivais mon premier slam qui traitait de l’érection…tout me semblait évident et désormais je suis content.
Sinon, je suis un amoureux des mots et des idées, des nuances et des parti pris militants.
Du coup, j’aime la zic et en particulier les auteurs. Être costaud sur le sens, l’émotion sur un format aussi court qu’une chanson est un exercice de style assez remarquable.
Dans un autre format, j’aime le propos politique. Balancer des idées, user d’éloquence et de rhétorique pour faire passer son message avec plus ou moins de réussite et là aussi, un art délicat. En fait, j’aurai kiffer être citoyen d’Athènes pour parler du bout de gras sur la colline.
Bon dés fois ça va loin, j’ai même recopié l’anaphore de Hollande lors du débat contre Sarkozy en 2012 je crois. Je me suis repris depuis.
Je suis d’une culture footballistique assez prononcée, façon encyclopédie d’après ce qu’on me dit.
J’ai pratiqué bien sûr, j’y ai bossé et je m’endors encore assez souvent en pensant à des ciseaux dans la lucarne opposée et cela sans me faire mal dans un match en pleine pampa. Je vis le foot à la So Foot, magazine limite littéraire qui traite du foot à sa manière.
Pour terminer, j’adore le sentiment amoureux parce que c’est le seul qui peut vraiment dépasser tout et le reste. Être plus fort que la vie et faire de la vie, sa vie, une vie.
2/ C'est quoi le slam pour toi ?
C’est un moyen d’évoquer tout ce que je viens d’énoncer ci-dessus. C’est une manière aussi de temporiser le temps de l’écriture pour ensuite le restituer en live ! C’est une manière de partager avec bienveillance des mots, des regards et des sourires et des bières.
3/ Quelles sont tes sources d'inspiration ?
Les auteurs de chansons françaises types Boris Bergman, des textes comme celui Aurélien Contentin et Mathieu Le Carpentier pour SAN/Orelsan et Eddy de Pretto pour KID, Gainsbourg période 1950-1970, Jean Louis Murat tout le temps, Oxmo, actuellement Lonepsi, Sopico pour le phrasé, et Denise Glaser, Eva Bester, Émilie Aubry, Guillaume Erner… des interprètes ou des passeurs de mots. Ah si, j’allais oublier, ma chérie et mes enfants !
4/ Une chose à ajouter, une anecdote ?
Merci aux Ateliers pour tout le travail, le coté bonne ambiance, à la Carto qui me permet d’être sur la même scène que celle fréquentée par les Naïve New Beaters et ça, ce n’est pas rien ! Merci à mes amis de me soutenir en étant présents accoudés au bar, mais l’oreille toujours vive comme il se doit.
5/ Un texte de ton cru:
Rien ne s'oppose à la nuit...
La jour où t'écris ça...et bien tu restes chez toi
Tu viens pas faire ton malin à la Carto ou chez des copains...
T'écris pas non plus un roman comme Delphine de Vigan... Non, tu restes chez toi et t'attends de faire plus fort que ça.
Evidemment, ça vient pas... Mais bon, pour éviter de te fossiliser... Un moment, faut quand même montrer le bout de ton nez.
Donc, tu vas t'échapper là où il fait plus beau et finalement pourquoi pas aller jusqu'à la Carto,
parce que A la Carto, y'a Deborah... Et Deborah, c'est Deborah, si vous savez, la fille là-bas.
Elle est sympa puis je pense qu'elle me kiffe un peu... A chaque fois que je suis là, elle est là... Y'a des signes qui ne trompent pas.
A la Carto aussi, y'a Lionel Chamoulaud, c'est le boss, mais en même temps, il présente Stade 2, du coup, il est jamais là. Tout le contraire de Deborah, et Deborah, c'est Deborah.
Mais bon, on va s'arrêter là, et revenir à ce qui nous réunit ici bas.
Rien ne s'oppose à la nuit, Rien ne justifie,
Texte de Jean Fauque et Alain Bashung, mon maître, mon ami.
Osez Joséphine, clip de folie... La classe absolue, Helena au fouet, poitrine dégagée si il en est,
La plus noble conquête de l'homme à ses côtés... J'aurai tant donné à l'époque pour être cet étalon un tant soit peu martyrisé... Vas-y, Helena, fouette moi, fais moi mal pour de vrai.
Moi les caresses du pied à la Georges Tron, c'est pas mon kiffe, moi ce que je veux, c'est de l'engagement avec des riffs.
Plus rien ne s'oppose à la nuit, rien ne justifie,
Mais en même temps, tout fou le camp... Bashung est parti, Prince, Michael, Ziggy en l'espace de quelques mois, même pas une décennie.
Il nous reste qui? Claude Barzotti, si il est encore en vie... Eve Angeli, ben oui... Patrick Fiori... ou l'album posthume de Johnny... Qui d'après moi, n'a pas fini de faire ses adieux... Ca va rééditer sec chez les Smets!
Rien ne s'oppose à la nuit.
Y'a des phrases comme ça qui te cloue au lit, c'est court, concis et tellement synonymes d'horizons élargis.
Le seul que je conaisse qui a pu rivaliser avec ça, c'est Michael, mais je ne sais plus lequel, dans tous les cas, le texte y disait ça: Femme des années 80 mais femme jusqu'au bout des seins... Putain, c'est chaud... Faut dire le mec qui a écrit ça, il a fait des choses vachement bien,
Au hasard, j'en cite 3... A toutes les fille avec Felix Gray... est-ce que tu viens pour les vacances de David et Jonathan... Je te survivrai de Jean Pierre Français ou François je crois.
Le point commun de ces artistes et leur principale qualité: leur capillarité! Je sais pas pourquoi mais tous ces mecs avaient des touffes de oufs! Ils devaient se doper au Dop et passer leurs journées à se crêper le chignon.
Du coup, ça devait les pénaliser, difficile de réfléchir à ce que tu vas chanter quand tu as des cheveux dans les yeux toute la journée.
Alors, y ont dit à Didier, vas-y lache les chevaux, fais-toi please... De toute façon, on voit pas ce que l'on lit... Alors Didier, il a agit...
A l'arrivée, en droit d'auteur, y doit plus palper que Jean Louis Murat, Brel et Ferré réunis,
Mais bon, en même temps, c'est la vie... C'est l'époque qui veut ça, ma pauvre Ginette,
Bashung, Barbelivien, dans le dico, c'est pas très loin... Mais à l'arrivée, celui qui a écrit, Rien ne s'oppose à la nuit, y'en a qu'un.
Big up à Alain!
Oyapoq
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