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2 avril 2018 1 02 /04 /avril /2018 13:21

 

Bonjour. Qui es-tu?

Je suis professeur des écoles. Un peu hyper-active sur les bords, je suis passionnée d’architecture d’intérieur, boulimique de loisirs créatifs en tout genre (couture, tricot, crochet, cake design,...), un peu beaucoup mélomane (je pratique le chant chorale et le piano) et poète à mes heures perdues... Je crois que c’est à peu près tout... Ha si! Je suis accessoirement maman de 3 enfants 😁

C'est quoi le slam pour toi?

Le slam pour moi c’est plusieurs choses à la fois. C’est d’abord écrire, jouer avec les mots, faire appel à la créativité de l’esprit. C’est aussi partager, avec le public, s’ouvrir et donner un petit bout de soi à autrui. C’est interpréter, jouer un rôle (ou pas), faire passer des émotions, passer du rire aux larmes, toucher les gens. Et pour finir, le slam c’est oser s’exprimer en public, une bonne thérapie pour prendre confiance en soi.

Quelles sont tes sources d'inspiration?

Je tire surtout mon inspiration de mon vécu (mes enfants, mon métier, mon passé, mes sentiments du moment,...). J’aime le fait de pouvoir transmettre des messages, mes coups de gueule aussi parfois!

Une chose à ajouter, une anecdote?

Pour la petite anecdote, j’ai « rencontré » le slam en allant chercher mon fils à l’école. Nadège (Blanche Neige des ateliers slam) venait y chercher le sien également. Nos fils respectifs étant amis, nous avions déjà sympathisé. Je savais que Nadège faisait du slam et ce jour là je lui ai demandé quelques renseignements à ce sujet. Elle m’a répondu que justement il y avait un atelier slam le soir-même à la MVA de Reims et que le mieux était de venir voir! C’est ce que j’ai fait... Et depuis je suis accro!
 


Un texte de ton cru:

Anne.

Anne et moi on s’est rencontrées quand j’avais 15 ans
Quand j’y pense ouais ça fait d’jà 20 ans!
C’est p’t-être bien l’destin qui nous a rapprochées
En tout cas elle et moi on a tout d’suite accroché

Pourtant Anne n’avait pas très bonne réputation...
On m’disait d’me méfier d’elle, qu’c’était pas une bonne fréquentation
Mais y avait chez elle quelqu’chose qui m’fascinait...
Quelqu’chose qui inexorablement m’attirait

Elle ressemblait à toutes ces filles des magazines.
J’voulais tellement lui r’ssembler... moi j’n’étais qu’une gamine!
Mal dans ma peau, un peu complexée
Mais avec Anne tout ça pouvait changer!

Un jour, Anne me dit que si j’perdais un peu d’poids
Ça m’permettrait certainement d’retrouver confiance en moi
Moi, naïve, j’ai cru qu’elle avait raison!
Alors j’me suis même pas posé d‘question!

Au départ c’était juste un défi, une sorte de jeu,
C’que j’savais pas moi, c’est qu’je jouais avec le feu...
Il a suffit d’une plume dans l’engrenage
Et l’oiseau s’est aussitôt r’trouvé en cage!

Car voir sur la balance l’aiguille reculer doucement
C’était un plaisir grisant, puissant...
Et l’exercice est très vite dev’nu addictif
C’était un kif... jouissif...

Mieux qu’un rail de coc’, qu’une dose d’éro
Une obsession qui m’a rendue complètement accro...
J’étais comme hypnotisée, j’avais plus qu’ça en tête
Une vraie camée, une junkie d’la diète!

J’croyais pourtant que j’garderai l’contrôle
Mais Anne a rapidement inversé les rôles...
Elle m’fixait d’nouveaux objectifs... constamment
Moi j’les atteignais... en un rien d’temps

Anne pesait, calculait, rationnait, tout c’que j’ consommais
Aucun écart toléré sinon elle me culpabilisait
Deux doigts au fond de la gorge pour sentence
Puis deux jours de jeûne pour pénitence

Plus j’maigrissais et plus mes os
Comme des tatouages scarifiaient ma peau
Au fur et à mesure, mon reflet disparaissait dans l’miroir,
J’n’étais plus qu’un fantôme, une ombre sur l’trottoir!

Témoin impuissant d’ma métamorphose
Mon entourage savait très bien qui en était la cause
Même sous mes vêtements 3 fois trop grands Anne ne pouvait plus s’cacher indéfiniment

L’euphorie des débuts avait intégralement laissé place
À l’isolement et à une terrible angoisse
Au quotidien c’était juste de la souffrance
Il était plus temps qu’ j’en prenne conscience

Alors un jour j’ai décidé d’m’en sortir
Et j’ai eu le courage de d’mander à Anne de partir
Mais on n’se débarrasse pas si facilement d’elle!
Le charognard ne lâche pas sa proie sans séquelle

Le sevrage est long... douloureux...
C’est une pénible désintoxication, un combat vicieux,
Car Anne n’est jamais bien loin, elle te traque
Elle te surveille, elle te guette jusqu’à c’que tu craques

Même si j’ai l’air d’aller bien aujourd’hui
Faut pas croire que j’m’en suis définitivement sortie
J’sais bien qu’Anne fera toujours partie d’ma vie,
Elle et moi on restera à jamais meilleures ennemies

Anne... anorexie...

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