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29 janvier 2012 7 29 /01 /janvier /2012 19:46

 

Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs !!


Comme chaque mois, les ateliers slam.com vous font découvrir un slameur de Reims !!!
Pour ce mois de Janvier, nous avons le plaisir de vous présenter l'homme que l'on nomme,

N°6  alias Yoan !
N°6 ? N°6 ? un code ? Une note de fin d'année mal digérée par un enseignant apparemment e
n désaccord ave c notre poète??
Allons voir ça de plus près!

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1°) Qui es tu, ou pourquoi ce "nom de scène" ?

Un nom de scène ? C’est un masque blanc, « Numéro Six », aussi peu expressif que possible. Quand j’ai commencé à monter sur scène, j’ai vu des « pseudos » créatifs et drôles, d’autres plus émouvants ou évocateurs. Un peu par opposition, j’ai choisi un nom de scène qui évoque plus un robot – rien de personnel, à peine humain (référence à un certain Prisonnie r d’une vieille série télé).
Et puis, franchement, j’ai trouvé que ça sonnait bien, en plus de pouvoir donner des tas de raisons mystérieuses sur son origine.

2°) C'est quoi le slam pour toi ?

C’est d’abord une écoute (des autres) et un  vrai partage, avec des personnes d’horizons très divers, de générations variées aussi. Une vraie activité de 7 à 177 ans… Et puis venir écouter ne suffit plus, au bout d’un moment : il faut venir à son tour sur scène. Participer, raconter, jouer, inventer et essayer de captiver un public.
Là ça devient vite une drogue, et je me retrouve à écrire sur tout et n’importe quoi, n’importe où, et à amener des amis pour partager encore plus… Et le tout en faisant partie d’une communauté nouvelle (avec les ateliers slam.com – précisons le même si ce n’est pas nécessaire).

3°) Quelles sont tes sources d'inspiration ?

Essentiellement, les autres slameurs. Souvent j’entends un texte sur scène et je me dis « ah oui, je pourrais faire un truc de ce genre là aussi ». Parfois, en opposition à un détail qui me plait moins…
Pas que je plagie, attention, c’est plutôt une façon de « rebondir » sur des idées ou des thèmes qui m’ont marqués.
Mais il y a aussi bien sûr les gens, les livres, la vie quotidienne (y compris professionnelle), la politique et les débats, tout et n’importe quoi, les Inuits comme le cinéma…

4°) Le slam, tu le préfères avec ou sans note(s) ?

Je pense que la notation, avec sa (forte) part de subjectivité, participe à donner aux scènes slam un côté plus épique : en plus du texte on peut aussi réagir aux notes données à chaque participant par le jury, on se retrouve face à une comédie (si un texte est « bien » noté) ou une tragédie (s’il est « mal » noté).
Ceci dit, lors d’atelier, lire des textes sans pression, c’est loin d’être désagréable, ça permet de faire des « galops d’essai » et de tester un peu des trucs qu’on veut faire plus tard sur scène.

5°) Comme tout slameur, tu dois avoir un truc à dire en plus,non ?

Juste un truc alors :
« Remember, remember the fifth of November,
Gunpowder Treason and Plot,
I see no reason why the gunpowder treason
should ever be forgot. »


6 °) Un petit texte N°6 de 3 minutes ?


Aux armes, etc


Aux armes, citoyens. Ainsi commence le refrain
Car peut-être que la fin justifie les moyens
Mais ce sont toujours des humains,
Hier, aujourd'hui et demain
Qui gisent en mode souterrain.
Que l'on soit européen ou américain,
On ne fréquente pas la mort au quotidien
Mais on la distribue généreusement, au loin.

Aux armes, citoyens. Faites marcher les pantins
Et n'oubliez pas de châtier les mutins.
Ici, on honore le soldat inconnu
On hurle à la tragédie dès qu'un mort nous est connu
Mais personne ne pleure l'enfant nu
Qui traversait seulement sa lointaine rue.

Aux armes, citoyens. Écoutez les musiciens
Continuer à jouer tandis que s'entassent les défunts.
Grâce au ministère de la Défense
100% des mourants ont tenté leur chance
Dans l'histoire des peuples sans défense,
100% des perdants ont laissé passer leur chance.

Aux armes, citoyens. Le goût du sang attire les requins,
Et les hommes du rang ne tirent pas qu'au lapin.
Pour la gloire du drapeau ou de quelques oripeaux
Il ne faut pas hésiter à tirer dans le dos.
Pour la gloire de Dassault ou de quelques blaireaux
Il ne faut pas hésiter à vendre le Rafale à prix de gros.

Aux armes, citoyens. N'hésitez pas à serrer le poing !
La guerre, c'est pas fait pour les chiens.
C'est bien mieux d'achever d'anciennes colonies
Dont les peuples sont voués à toutes les avanies.
Venez tuer pour la liberté, ou plutôt pour l'énergie.
Le pétrole et le gaz valent plus qu'une simple vie.

Aux armes, citoyens. Tuez les tous, dieu reconnaîtra les siens.
Continuez, continuez jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien.
Y a-t-il jamais eu un dieu qui s'intéresse au bien ?
Ou être cruel suffit-il à être humain ?

Aux armes, citoyens.
N°6
Reims janvier 2012
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